Lorsque les dirigeants de Boulangerie St-Méthode ont amorcé une démarche pour réduire leur empreinte environnementale, comme bien des propriétaires d’entreprise, ils ont ressenti le besoin d’être accompagnés. Dans un environnement d’affaires complexe, le transformateur alimentaire a réussi à faire de la réduction des gaz à effet de serre (GES) un levier pour accroître sa compétitivité.
« Nous cherchions des gens qui pouvaient nous aider dans le processus d’un bilan carbone. On voulait s’approprier les chiffres qui en ressortiraient et définir une structure autour de nos activités de développement durable », explique Jean-François Faucher, qui occupe le rôle de directeur, approvisionnements et développement durable, au sein de l’entreprise fondée par ses grands-parents.
Selon un sondage Léger, mené auprès d’entreprises en transformation alimentaire du Québec, 87 % d’entre elles trouvent important d’agir pour réduire leur impact climatique1.
Approche axée sur la réalité des PME
Le fleuron québécois a fait appel à Inno-centre pour l’accompagner dans la réduction de l’impact environnemental de ses activités. La firme de services-conseils, qui appuie les PME de tous les secteurs industriels dans leur croissance depuis plus de 35 ans, propose différents programmes d’accompagnement spécialisé axés sur la performance d’affaires. Parmi ces programmes, on retrouve celui de la réduction des GES qui est offert sans frais aux transformateurs alimentaires.
« Dans un mandat comme celui-ci avec Boulangerie St-Méthode, notre rôle est d'accompagner les entreprises à réduire leurs gaz à effet de serre, mais de toujours le faire dans une perspective de performance d'affaires », explique Eric Waterman, vice-président, agroalimentaire.
La firme se distingue par son approche pragmatique. Sur le terrain, plus de 125 conseillers d’expérience, provenant de différents secteurs du domaine des affaires, apportent leur expérience concrète à la table.
« Il faut qu'il y ait un retour sur investissement etune amélioration de la performance. Est-ce que les mesures de réduction des GESenvisagées permettent d’optimiser les opérations, la chaîned'approvisionnement, etc. ? Est-ce que c'est viable financièrement pourl'entreprise ? Si ce n’est pas le cas, il faut trouver une autre stratégie. »
— EricWaterman, vice-président, agroalimentaire pour Inno-centre
Des actions qui portent leurs fruits
Chez Boulangerie St-Méthode, la volonté d'adopter des pratiques durables était présente. « On savait qu’on faisait déjà plein de belles choses, dit Jean-François Faucher. Mais l’exercice a permis de le confirmer. »
Par exemple, la logistique de transport de l’entreprise québécoise était déjà pensée pour en minimiser à la fois les GES et les coûts. « Ils avaient de bonnes initiatives, confirme Eric Waterman. On les a aidés à calculer ces actions-là, mais aussi à identifier d’autres aspects de leurs opérations qui pouvaient être améliorés. »
Développer une nouvelle recette de pain qui nécessite moins de temps de cuisson. Réduire les pertes sur les lignes de production et les retours des détaillants en produisant la juste quantité. Minimiser les rebuts et le gaspillage alimentaire avec des initiatives de circularité qui donnent une seconde vie aux résidus organiques. « On a établi un plan sur les trois prochaines années avec des actions comme celles-ci », souligne le représentant de Boulangerie St-Méthode.
En 2023 et 2024, une des initiatives de réduction de GES découlant de la recherche et développement a permis à Boulangerie St-Méthode de réduire 74 tonnes équivalentes de CO2 de sa production, représentant 7,4 fois le tourde la Terre en voiture.
La durabilité comme levier de performance
Au-delà des résultats du bilan carbone, un tel exercice est l’occasion de faire une évaluation 360° de l’entreprise et d’identifier des opportunités inédites. « Le travail qu'on fait en matière de réduction des GES permet aux entrepreneurs de voir leur entreprise sous un tout nouvel angle », souligne Eric Waterman.
L’étude réalisée par Léger auprès de transformateursalimentaires du Québec révèle que la productivité, l’optimisation des coûts etla croissance des parts de marché sont les principales préoccupations desentreprises interrogées1. « Ce sont trois éléments que laréduction des GES peut influencer positivement, fait remarquer l’expert. Réduireles émissions, ça peut se traduire par optimiser les opérations, optimiser lescoûts, réduire les pertes et accéder à de nouveaux marchés. »
C’est pourquoi, dans un environnement commercial hautement concurrentiel, les PME ont tout avantage à s’attarder à leurs émissions de GES. « C’est important pour sécuriser sa place dans la chaîne d’approvisionnement, où les parties prenantes sont de plus en plus exigeantes en ce sens, mais aussi pour la diversification des marchés », résume Eric Waterman, en évoquant la sensibilité du marché européen aux initiatives de durabilité.
Le programme d’accompagnement d’Inno-centre auprès des transformateurs alimentaires est rendu possible grâce l’appui financier du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) et du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), découlant du Plan pour une économie verte 2030, et à la collaboration du Centre international de référence sur l’analyse du cycle de vie et la transition durable (CIRAIG).
1Étude menée par la firme de recherche Léger auprès de 131 entreprises du secteur de la transformation alimentaire du Québec. Les données ont été collectées via un sondage Web (distribution de liens ouverts) entre le 20 janvier et le 19 février 2025.